Vincent Pessama
Auteur // Poète
La bio officielle
Tout ce que Wikipédia ne vous dira pas sur Vincent PESSAMA.
Né, un jour, là-bas.
Bien décidé à vivre,
se met à respirer.
Parle à deux ans.
Beaucoup.
Beaucoup trop !
Fait son premier calembour à 4 ans, par erreur.
« C'est moi qui le serre Pierre ! ».
Premier bide auprès du petit frère.
Atteint d'une parfaite normalité,
apprend à lire au CP.
Aime bien ça, lire.
L'été 84,
affronte en solitaire
la lecture du chef d'œuvre Oui-oui et la gomme magique.
Découvre avec plaisir qu'il y a une suite.
Et une suite de la suite.
Et une suite de la suite de la suite.
Bref, devient un ouiouitophile averti.
Depuis, apprend à dire non.
A 8 ans,
échoue complètement lors de sa première rédaction.
N'avait pas compris le concept de « Racontez ce que vous voulez faire plus tard ».
Devoir même pas noté.
En rouge : «Tu as écrit n'importe quoi, ça ne veut rien dire ! ».
« ça ne veut rien dire ! » souligné trois fois.
Après cet échec,
en plus de la peur du noir,
découvre l'angoisse de la page blanche.
Sauvé, quelques mois plus tard,
par une ado studieuse et bienveillante :
« L'écriture c'est la liberté.
Tu as tous les droits.
Tu peux même mentir sans être puni ! »
Les images dans sa tête deviennent alors des mots.
Des mots mal orthographiés.
Des mots, plus ou moins bien alignés
sur les lignes de son cahier.
Mais des mots à lui. De lui. Pour lui.
A 9 ans,
inspiré par un monsieur à la télé,
un peu gros et qui transpire beaucoup.
Il jongle avec les mots et parle très fort.
Il a un costume atroce, il impressionne les gosses :
On l'appelle Raymond Devos.
A 10 ans,
se prend de plein fouet
ce qui deviendra le seul centre d'intérêt
de ses prochaines années : LES FILLES !
Le hobby devient une passion.
La passion, une addiction.
A 12 ans,
premier larcin :
entre par effraction dans les livres de Jacques Prévert.
Un FATRAS d'ouvrages poussiéreux dans lesquels il se recueille.
Des HISTOIRES qui réveillent ses IMAGINAIRES.
Pris en flagrant délit de lecture nocturne (le livre et la lampe étaient pourtant de poche),
il est envoyé dans une cellule grise.
Se retrouve libéré sur PAROLES sous un SOLEIL DE NUIT.
A 13 ans,
se lance dans la contrebande de poésie.
Pille les anthologies romantiques et plagie outrageusement les auteurs.
« Ils ne le sauront jamais puisqu'ils se sont décidés à décéder !»
disait-il pour tenter d'atténuer la culpabilité.
Recopie des passages entiers dans des lettres enflammées
destinées à des lectrices éprises d'électricité (le fameux coup de foudre !).
Rien de mieux que les agendas scolaires
pour lancer des relations épistolaires.
Finit par masquer sa timidité et son corps décharné
derrière le costume discret du poète acharné.
A 14 ans,
expérimente les récits érotiques.
Un démarrage fulgurant.
Encouragé par les multiples commandes de ses camarades masculins
(dont la subite poussée d'hormones réveillait une étrange envie de lecture),
il noircit les pages d'un cahier clandestin
avec des fantasmes libertins.
Une carrière prometteuse immédiatement interrompue par ses parents.
Le manuscrit est saisi,
puis détruit (enfin, il paraît).
A 15 ans,
sombre dans Alcools d'Apollinaire,
prend un vers de trop et se plante au brevet.
Finit tout de même par se hisser,
difficilement,
dans une classe de lycée.
A 19 ans,
s'assoit sur un banc
et se retrouve dans le noir.
Pense à une éclipse.
Se réveille, 20 ans plus tard.
C'était une ellipse.
Photo : Sophie PSM
Et sinon ?
Je suis en quarantaine depuis peu.
Il est probable que ça dure dix ans.